Mini Urban Design, conférence n°2, pavillon de l'arsenal, 22 novembre 2018, programme : « Le numérique redessine aujourd’hui le paysage de la ville et questionne ce que nous ferons de celle-ci demain. »
C’est une heure parfaitement maîtrisée : les chaises hautes, la régie, le journaliste qui vient donner une sophistication aux débats. Le premier intervenant, seul, envahit l’espace qui lui est donné avec un récit qui veut embrasser tant de chose dans une idée, une explication, qu’il se passe de nuances : son capitalisme cognitif et ses perdants m’ont presque terrifiée.
Il fait ensuite place à l'un des personnage de ce conte moderne, le jeune General Manager des New Mobility Projects de Uber.
La troisième partie rassemble plusieurs acteurs autour des thèmes du design urbain et du numérique, et se révèle la plus intéressante, d’abord parce qu’on y fait la connaissance de Carlos Moreno qui revient sur six enjeux de la transformation de la vie en ville. On parle de l’air, l’eau, l’ombre, le temps, l’espace, le silence, et même de la présence des femmes pour penser l’espace. On se souvient encore de nos corps ! S’ensuivent des thèmes inévitables du registre de la smart city : le mobilier urbain comme interface des services - à présent le smartphone serait un support trop limité. La question du service public se pose quand on comprend qu’Uber en conquiert les vides, les abandons. A Nice, un partenariat permet aux usagers d’une ligne de tramway, privés de bus après 21h, de bénéficier d’un tarif contrôlé entre le terminus et leur foyer. Un autre sujet attire l’attention : est présent le patron d’une sorte de fausse ville qui permet aux entrepreneurs de tester leurs produits – on pense aux voitures autonomes, aux drones de livraison. Quelles sont les modifications que va subir l’espace de la ville en fonction des expériences menées dans ces cités supports ? Qu’en sera-t-il de la rue, du mobilier et autres potelets nés sur la base des erreurs humaines ? Quelqu’un nous rappelle à l’image de la ville du XIXème siècle où toute la largeur est partagée, à l’inverse de la typologie en couloirs qu’on met en place et qu’on ne pourra pas déployer à l’infini par mode de déplacement.
Photo prise à la Courneuve, 2017.